« Ce n'est pas le ministère de la guerre, mais celui des libertés. » Eric Dupond-Moretti met les choses au clair

07/07/2020

Eric Dupond-Moretti met entre parenthèse son métier d'avocat qu'il a passionnément aimé et ajoute immédiatement : 

« Ce n'est pas le ministère de la guerre, mais celui des libertés. »

« Pendant 36 ans j'ai sillonné la France où je connais tous les tribunaux, je la connais intimement, charnellement. Dans ce long parcours j'ai vu le meilleur et le pire, le chagrin de victimes dévastés, le désespoir d'hommes condamnés. J'ai rencontré des Magistrats, je les respecte, j'entretiens avec eux des rapports d'amitié ; ils sont humains, indépendants, gourmands du contradictoire, ils vous réconcilient avec la justice, « une chaleur de l'âme » comme disait Camus.

Je connais les conditions déplorables, je ne suis pas un homme politique, je suis de la société pénale. J'ai décidé de m'engager auprès d'un homme courageux, le Président de la République qui veut améliorer la Justice.

La justice a quelques défauts, la justice peut être améliorée, la France est 12ème parmi les plus condamnés par la Cour européenne des droits de l'homme.

Je ne fais de guerre à personne, je veux avec vous garder le meilleur et changer le pire, j'entends faire évoluer la magistrature, je veux avancer sur un projet qui me tiens à cœur, l'indépendance de la justice, la réforme du parquet, que les enquêtes préliminaires restent préliminaires. Je vais demander des propositions en ce sens, afin de trouver un équilibre entre efficacité de l'enquête et le contradictoire.

La justice ne se rend pas dans la rue, ni sur les réseaux sociaux, ni dans les médias.

J'entends mettre en place une justice plus proche des citoyens.

Est-il admissible aujourd'hui qu'une victime ne soit pas systématiquement entendue ? »

EDM évoque dans les grandes lignes son programme politique :

PMA, parquet européen, réforme de l'ordonnance de 1945, restaurer le secret professionnel des avocats, les conditions des prisonniers, la présomption d'innocence, le système pénitencier (qui sera la première visite du ministre de la Justice).

Il conclu, avec un message à toute la famille judiciaire et sa famille « je serai le garde des sceaux des dialogues et j'accepterai la contradiction dont j'ai toujours été le fervent défenseur ».

« Je pense à ma mère, française de préférence, que la marseillaise a fait pleuré, je serais un garde des sceaux de sang mêlé, mon ministère de l'anti racisme et des droits de l'homme ».